Au Verso
installation de Muriel Décaillet
du 25 août au 11 septembre 2004


Il y a l'infiniment grand : des amas, des concentrations d¹étoiles et de galaxies ; des amas globulaires.
Il y a l'infiniment petit : l'invisible.
Entre les deux : la matière. Des corps dans l'espace.

Qu'est-ce que l'espace vide ? qu'est-ce que l'espace-temps ? l'espace est-il constitué d¹une multitude de petits cubes ou de petites sphères ?

L'espace est tissé de fibres. Chaque noeud et chaque ligne définit une portion de l'espace. Les formes de l'Invisible. Ressemblance à un tissage arachnéen.

La toile ; la symétrie de la toile.
La toile, l'araignée et son fil.

Un fil qui, au plan mystique, évoquerait le cordon ombilical, ou la chaîne d'or reliant la créature au créateur. Une araignée qui fait figure de créatrice cosmique, de divinité supérieure, de démiurge.*

Dans sa toile, des étoiles se fixent. Le temps se suspend, la matière est sous tension continue. Alors des réseaux se tendent, se lient, se connectent et décrivent la géométrie de l'espace.

Sous et entre ces surveillances continues de réseaux en devenir régit la gravitation, l'apesanteur. Le poids et la chute des corps. L'occupation du corps dans un espace définit et l'évanescence de son mouvement.

Et puis ce corps qui est le mien. Mon Je dans un espace. Un espace intime dessiné par la présence de L¹Autre. Un corps physique, dont je ne peux voir qu¹une seule face pourtant trompée par son reflet.

Sur ce corps, l'infiniment petit se devine à nouveau. Sur cette masse se redessinent une toile, se relient des points. Naevus [Nevys] n.m. (mot lat., tache). Des lignes. Des constellations. Répertorier mon corps, archiver ses malformations dans la mémoire. Cartographier sa matière pour peut-être mieux en connaître le verso.

muriel décaillet, 24.08.04

* dictionnaire des symboles, J.Chevalier, A.Gheerbrant, éd. Robert Laffont/Jupiter, Paris 1982

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